lait au menu ; les pigeons plus souvent que les perdreaux étaient fricassés par elle. D’ailleurs, elle mettait la main à tout, pour que tout fût exquis. Un jour que je déjeunais en compagnie de Lamennais, je commençai un toast à Lisette que le philosophe chrétien acheva éloquemment ; après quoi, Béranger fit un éloge de la femme qui méritait d’être recueilli pour les leçons de littérature.
Le pauvre Béranger, qui n’avait rien à faire, n’eut jamais de loisirs que dans ses jours de prisonnier. Cet homme, qui avait si peu d’argent, était la proie de tous les mendiants à domicile. Quand il ne pouvait rien donner, il écrivait pour ces « corbeaux » des lettres de recommandation adressées à ses amis plus ou moins riches. Comme il n’y avait point d’antichambre chez lui, ces mendiants restaient dans l’escalier ; il quitta bien un peu pour cela sa retraite de Beaujon.
Dans un de mes derniers déjeuners chez Béranger, il arriva ceci : comme la salle à