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« Ma chère Florentine, au moment de rompre et de renoncer pour toujours aux chères espérances que j’avais de vivre avec vous, je vous demande de bien réfléchir et de consulter votre cœur sans vous laisser conduire par votre imagination, qui, vous le savez, vous entraîne loin quelquefois.

» J’ai eu contre moi, je le sais, des rêveries que vous-même oublierez bien vite si vous voulez et si vous revenez de bonne foi dans la vie honnête où je vous ai vue toujours marcher. »

Le baron de Marcy attendit, brave comme l’épée ; il ne se décida pourtant point à ressaisir la belle vision qui le fuyait. Il eût été curieux pour un psychologue de voir une des rencontres des deux rivaux : Fantasio et Marcy, car leurs yeux ne jetaient pas des regards, mais des éclairs. Après ses heures de colère, le baron retombait dans la somnolence de l’incertitude. Aussi laisse-t-il échapper ce lamento qui peint bien son désespoir :