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toutes les épistolières, mais elle les dépasse. À côté d’elle, madame de Sévigné n’est qu’une griffonneuse.

— Je vous remercie de la leçon.

— Oui, oui, dit Hetzel, un amoureux averti en vaut quatre.

En ce temps-là, je voyais presque tous les jours Fantasio et Florentine ; le Comité de lecture avait reçu Prospero, une petite comédie qui ressemblait beaucoup à la manière d’Alfred de Musset. Florentine, qui aimait la causerie, parce qu’elle aimait le jeu des mots, venait souvent dans mon cabinet pour rencontrer les beaux discoureurs qui daignaient fumer mes cigarettes. Elle me confia ce que tout le monde savait, c’est-à-dire l’histoire de ses amours. Si je la raconte, cette histoire, je ne suis pas bien indiscret, car, dans son boudoir, la comédienne avait appendu son portrait en face de celui de Fantasio. En même temps, elle avait écrit le portrait à la plume de son amant et d’elle-même