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Ceux-là, — c’étaient les rédacteurs de l’Artiste et de la Revue de Paris. Ils n’ont subi aucune école, ils n’ont eu de culte que pour l’idée, ils n’ont eu de passion que pour la ligne ; ils ont salué les soleils couchants, mais c’est vers l’aube matinale qu’ils se sont tournés, plus inquiets de ceux qui feront l’avenir que de ceux qui étaient déjà passés. Il leur sera beaucoup pardonné, parce qu’ils ont beaucoup aimé les jeunes.

Oui, les jeunes en art et en poésie, nous les avons aimés, nous leur avons donné notre cœur et notre plume. En est-il qui soient venus à nous, les amoureux du marbre ou de la palette, de la prose ou du vers, sans avoir été accueillis comme des frères ?

Nul d’entre nous n’oubliera en quelle insouciante fraternité nous vivions à ce journal ; ceux qui étaient nos amis sont toujours demeurés nos amis.

Je remercie ceux-là qui ont donné à l’Artiste et à la Revue de Paris la fleur de leur jeunesse,