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manda plus doucement Esquiros ; mais d’ailleurs, je vous le dis en vérité, ces lettres noires vont se métamorphoser en lettres de feu.

— Je voudrais bien voir, dis-je, en prenant mon parti de jouer cette comédie impossible.

Esquiros ouvrit la Bible au livre de Job. J’avais la fièvre ; heureusement j’avais beaucoup lu la Bible au collège de Soissons. Qui ne connaît le livre de Job ?

— Lisez ! me dit tout d’un coup le magicien.

Je me risquai.

— Mesdames et messieurs, je n’ai jamais su bien lire tout haut, ne vous étonnez pas si je lis encore plus mal aujourd’hui.

Et me voilà parti à tout hasard, disant la première page du livre de Job, comme si je la savais par cœur ou comme si je voyais les lettres de feu dont m’avait parlé Esquiros.

Je débutai sans trop changer le texte des premières lignes ; mais, quand je sentis que je bafouillais, je m’écriai tout à coup :