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tère pour que Balzac, Eugène Sue, Alfred de Musset, Léon Gozlan, Alphonse Karr, Jules Sandeau, Jules Simon et quelques autres, devinssent chevaliers de la Légion d’honneur. J’eus moi-même la bonne fortune d’être sur cette première liste.

Cette confraternité du ministre n’empêcha pas les petits journaux d’aboyer après lui sous prétexte qu’il était pompeux et qu’il avait écrit un roman quelconque sous ce titre : Don Alonzo. Au lieu de dire : « Allons-y gaiement », les plumitifs ne manquaient pas de dire : « Alonzo gaiement. » Et ils y allaient dans le plus beau des charivaris.

M. de Salvandy avait déjà donné ses preuves comme homme politique ; le Palais-Bourbon saluait en lui, depuis longtemps, un orateur de plus. À la Chambre des députés, comme à la Chambre des pairs, la supériorité des hommes de lettres sur les avocats frappait tout le monde. MM. Guizot, Lamartine, Thiers, Salvandy n’avaient pas besoin de parler haut