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l’exaltation patriotique, écrit le préfet ; les excès en auraient pu être dangereux. » À Avignon, des fédérés entourent et menacent le commandant de place, le général Cassan, qu’ils accusent de tiédeur. Pour les calmer, il faut arrêter l’ex-maire, soupçonné d’avoir le premier répandu la nouvelle de Waterloo. La nuit, un royaliste est tué en pleine rue par une bande de ces furieux. Le 26 juin, les royalistes de Toulouse se portent en foule, cocarde blanche au chapeau, devant l’hôtel du général Decaen, place Saint-Étienne. Tandis qu’un détachement d’infanterie se déploie, Decaen paraît à son balcon, harangue les séditieux, les somme de se disperser. La plupart obéissent, mais un coup de pistolet est tiré sur un officier. Exaspérés, les soldats chargent à la baïonnette la foule déjà en retraite. Cinq ou six personnes tombent tuées ou blessées. À la suite de la troupe se ruent les fédérés, portant un drapeau noir ; ils pillent une maison, saccagent le café Henri IV. Mêmes scènes à Montpellier. Les royalistes pavoisent, s’arment, courent la ville aux cris de : Vive le roi ! un de leurs groupes rencontre des fédérés qui sortent de la citadelle sous le commandement d’officiers à la demi-solde. On se heurte, on frappe, on tire. Un lieutenant du 13e de ligne est atteint grièvement ;