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Ramel, commandant la place, pour obtenir qu’il parlât en leur faveur au vieux maréchal. Ramel avait montré beaucoup de zèle royaliste dans la journée du 17 juillet ; malgré les soldats en révolte, il avait fait placer le drapeau blanc sur les casernes. Les verdets espéraient trouver un appui en lui. Il les éconduisit, leur disant, comme Pérignon, de s’engager dans le régiment de Marie-Thérèse. Quelques jours plus tard, le bruit courut que, avec l’assentiment du nouveau préfet, M. de Rémusat, on se préparait à licencier les verdets ; déjà, disait-on, Ramel avait reçu des ordres. La population pactisait avec les verdets. Elle se porta en proférant des cris de mort devant les fenêtres de Rémusat. Un fort détachement de garde nationale arriva à temps pour protéger la préfecture et le préfet. Repoussée sur ce point, la foule passa sa rage sur l’hôtel du baron de Malaret, maire de Toulouse depuis 1812. Tout fut saccagé. Malaret s’enfuit sous un déguisement. Une autre bande armée de bâtons et vociférant : « À bas Ramel ! » marchait vers la place des Carmes où logeait le général, quand elle fut dispersée par une patrouille de cavalerie.