Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jours de la Restauration se passèrent sans effusion de sang. Mais l’effervescence n’était pas calmée. Le peuple réclamait la formation de commissions militaires pour le jugement des fédérés détenus. Les dénonciations allaient leur train ; chaque jour amenait de nouvelles arrestations. Les royalistes étaient divisés en constitutionnels et en purs. Ceux-ci déclamaient contre la faiblesse de Louis XVIII en 1814, « faiblesse qui avait tout perdu » ; ils voulaient des actes, une juste répression, le procès des juges de Louis XVI, l’abolition de la Charte et un gouvernement absolu. En attendant, ces « plus royalistes que le roi » méconnaissaient son autorité et ne voulaient obéir qu’aux princes. Ils avaient à leur dévotion une troupe d’assommeurs et de coupe-jarrets que l’on appelait « verdets », à cause de la couleur qu’avait prise le comte d’Artois pour sa livrée.

Ces verdets se présentèrent le 8 août à une revue de la garde nationale et réclamèrent une solde et des rations au maréchal Pérignon, qui avait repris le commandement de la 10e division militaire. Pérignon accueillit sévèrement la demande. Il conseilla à ces hommes de s’engager, s’ils le voulaient, dans un corps en formation, le régiment de Marie-Thérèse, et leur refusa l’honneur de défiler. Le lendemain, une députation des verdets vint chez le général