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en riant, si tu vois venir les brigands de la Gardonnenque ! » Trois semaines plus tard, le sous-préfet chargea Graffand d’une mission militaire. Celui-ci la remplit à sa façon, en faisant fusiller six gardes nationaux de Saint-Maurice qui n’avaient commis d’autre crime que de chercher à fuir à son approche.




La réaction menaçait aussi Toulouse. Pendant trois mois, les royalistes avaient senti la main un peu rude du général Decaen, subi la domination ostentatrice et injurieuse des fédérés. Ils rêvaient des vengeances. Le 17 juillet, Decaen et le préfet impérial se résignèrent à proclamer le roi et partirent le lendemain, après avoir licencié et fait désarmer les fédérés. La garnison, pour ne point prendre la cocarde blanche, quitta Toulouse en tumulte. Joyeuse et terrible, la population se répandit dans les rues. On enleva du Capitole le buste de Napoléon qui fut traîné la corde au cou jusqu’à la Garonne ; on arracha et on brûla les arbres de la liberté. Des fédérés furent pourchassés, traqués, frappés. Pour les protéger contre de pires traitements, la garde nationale ne trouva rien de mieux que de les arrêter en masse et de les conduire aux prisons. Grâce à cette mesure, les premiers