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feu de leurs fusils et de leurs pistolets sur les soldats désarmés, puis ils les assaillirent à coups de baïonnette, à coups de crosse, à coups de sabre, à coups de bâton. Nombre d’hommes tombèrent tués ou blessés. La colonne se rompit et s’éparpilla, les soldats s’enfuyant dans toutes les directions. Le sergent Guillemard se réfugia chez une vieille femme qui le cacha dans son grenier et lui procura un habit bourgeois. L’adjudant-commandant Lefebvre, assommé d’un coup de crosse, blessé d’une balle au bras et d’un coup de baïonnette dans les reins, put se traîner jusqu’à l’hôpital. Près de l’auberge de l’Orange, le sous-lieutenant du train Allemand fut mis tout nu et lardé jusqu’à la mort avec des baïonnettes. Un assez gros détachement qui avait réussi à gagner la route d’Uzès donna dans une embuscade de miquelets ; ils fusillèrent les fugitifs comme gibier en battue.

On pourchassait encore les survivants du 13e de ligne quand l’armée de Beaucaire entra dans Nîmes, tambours battants et enseignes déployées. La tête de colonne avait quelque apparence militaire, mais à la suite marchaient des hordes confuses portant des costumes disparates et des armes de rencontre. La plupart