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LE MANOIR

CHAPITRE XXXIX

TRISTE FIN


Le voyage s’acheva avec rapidité et vers la fin de la nuit, les voyageurs se trouvèrent près du village de la Rivière-du-Loup. Deschesnaux s’approcha alors de la litière et demanda à voix basse à Cambrai :

— Que fait-elle ?

— Elle dort.

— Elle dormira bientôt plus profondément… Il faut songer à la loger en lieu sûr.

En arrivant au manoir, Mme Hocquart demanda Louise et parut alarmée d’apprendre qu’elle ne serait plus servie par l’estimable jeune fille.

— Mon enfant m’est chère, madame, dit Cambrai, et je ne veux pas qu’elle apprenne à mentir et à tramer des fuites.

Joséphine ne répondit rien à cette insolence, et témoigna avec douceur le désir de se retirer dans sa chambre.

— C’est juste, reprit Cambrai ; mais vous n’irez pas dans cet appartement rempli de vanités mondaines ; vous dormirez dans un lieu plus sûr.

— Plût au ciel que ce fût dans ma tombe ! répartit mélancoliquement Mme Hocquart. Mais on frémit malgré soi à la pensée de la mort.

— Vous n’avez, madame, aucune raison de vous arrêter à cette pensée : M. l’intendant vient ici ce soir ou demain matin, et vous rentrerez sans doute dans ses bonnes grâces.

— Mais viendra-t-il ? viendra-t-il bien certainement, bon M. Cambrai ?