Page:Houde - Le manoir mystérieux, 1913.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.
MYSTÉRIEUX
213

CHAPITRE XXXV

LE DUEL


Celui qui venait de parler à l’intendant, était vêtu de noir ; et bien qu’il eût la figure couverte d’un masque, il ne faisait pas partie des acteurs.

— Qui êtes-vous ? et que me voulez-vous ? demanda M. Hocquart.

— Je ne puis vous le dire qu’en particulier, monsieur.

— Je ne puis parler avec un inconnu ; quel est au moins votre nom ?

— Le capitaine DuPlessis. Ma langue a été liée pendant vingt-quatre heures, mais ce délai est expiré. Je puis parler maintenant, et c’est par égard pour vous que je m’adresse à vous d’abord.

L’intendant resta un instant immobile en entendant le nom de celui qu’il croyait son ennemi ; mais sa stupeur fit aussitôt place à son désir de vengeance. Cependant, il eut assez d’empire sur lui-même pour ajouter avec sang-froid :

— Et que demande de moi M. le capitaine DuPlessis ?

— Justice, monsieur.

— Justice ! Tous les hommes y ont droit, et vous surtout, M. DuPlessis ; soyez sûr qu’elle ne tardera pas à vous être faite.

— Je n’attendais pas moins de vous, M. l’intendant. Mais le temps presse : il faut que je vous parle cette nuit même. Puis-je aller vous trouver dans votre appartement, à l’heure que vous indiquerez ?