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volontés. Veux-tu te charger de les exécuter fidèlement ?

ANDRÉ :

Je t’écoute depuis quelques minutes et je ne trouve pas un mot, pas une parole pour te dissuader… non ! mais c’est insensé, tu es fou… un homme ne se tue pas comme cela, que diable ! D’abord, on est jamais fichu… Faut toujours espérer… il n’y a que cela de vrai dans la vie… Voyons, de la volonté, de l’énergie, tu ne peux pas faire cette bêtise-là… D’ailleurs… (après une pause) je saurai t’en empêcher.

FRED :

André !

ANDRÉ :

(il se penche sur la table de travail, cherchant quelque sujet pour détourner la conversation. Il aperçoit la photo d’une femme qui attire son attention, regarde et surpris). Mais c’est Jacqueline, ma nièce ! (inquiet et hésitant). C’est la première fois que je vois cette photographie… ici… qu’est-ce que cela veut dire ?

FRED :

Voyons, André ! Non, tu vois ça, eh ? bien, c’est tout un rêve que j’avais fait, oui ! mon cher, du rêve, ça t’épate… c’est du printemps, du bonheur, une frimousse charmante que j’ai rencontrée il y a deux mois, que j’aime à la folie et qui n’en sait rien ! Cette photo… oui… je l’ai volée chez une de ses amies. Et puis, c’est la femme non pas celle qui passe mais la vraie, cette fois.

ANDRÉ :

(souriant) Que de fois tu m’as dit cela, tu es un emballé…