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ANDRÉ :

Sérieusement, tu as des ennuis, de vrais ennuis, pas des ennuis de femmes ?

FRED :

Écoute, André ! regarde-moi bien ! On considère partout que je suis un homme riche. On dit dans les salons que je suis un homme très heureux, que les bonnes fortunes me favorisent ; l’on prétend même qu’une fête ne serait pas complète si je n’y étalais ma blague sympathique et mon humeur joviale… Enfin ! on me dépeint comme le type du joyeux viveur que nul souci n’affecte, c’est vrai, n’est-ce pas ?

ANDRÉ :

Oui.

FRED :

Eh ! bien, mensonge, façade que tout cela ! Je suis un pauvre bougre ruiné, moi, que l’on dit riche ; et j’aime quelqu’un qui ne m’aimera jamais, moi, qu’on dit être aimé de toutes les femmes…

ANDRÉ :

Mais, ce n’est pas possible…

FRED :

C’est la pure vérité. Je suis un homme brûlé… J’ai considéré jusqu’ici la vie