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FRED :

Je ne voulais pas ; un scrupule, élégance, probité, propreté…

JACQUELINE :

Mais ce portrait disparu de chez moi et retrouvé ici, puis pourquoi vous le cacher… vos yeux m’ont toujours tout appris ; (boudeuse) les miens ne sont pas aussi éloquents, puisqu’ils vous ont rien dit. C’est mal d’avoir douté…

FRED :

Jacqueline, serait-il vrai, vous m’aimeriez un peu ?

JACQUELINE :

Depuis le jour de notre première rencontre, je n’ai fait que penser à vous ; oui ! j’ai embrassé votre photo, car moi aussi j’en ai une ; oui ! j’ai pleuré, oui, j’ai souri, rêvé comme vous me le disiez si tendrement il n’y a qu’un instant, et mon cœur dès cette première heure a trouvé en vous son maître ; je vous ai aimé, parce que vous n’étiez pas un homme comme les autres et je gardais mon secret comme une chose exquise… aujourd’hui que je vous sens malheureux, plus que jamais je vous appartiens.

FRED :

(ravi). Jacqueline, ne dites plus rien, laissez-moi sous le charme et la douceur de ces mots qui me parlent si fortement. (la prenant dans ses bras). Que m’importe maintenant le reste du monde ; vous m’aimez et je vous aime ardemment, passionnément… je suis le plus heureux des hommes, oh ! je lutterai… je travaillerai et je réussirai… je vous aime et vous m’aimez… (il l’embrasse).