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FRED :

Mais je le crois… Je suis étonné que des amies charitables ou non s’en mêlent… (gentil) mais je leur pardonne… une cigarette ?

JACQUELINE :

Je ne fume jamais.

FRED :

Vous me permettez ?

JACQUELINE :

Mais, je vous en prie… j’adore le parfum des cigarettes.

FRED :

(allumant une cigarette, debout, rêveur). En effet, la cigarette est une bonne conseillère de tous les instants, l’amie sincère de toutes les heures… dans la transparence de la fumée, les chagrins se dissipent et dans le rêve qu’elle apporte, la vie réelle, la vie méchante, disparaît, disparaît… ! (geste) Oui ! elle fait oublier nos misères…

JACQUELINE :

Mais…

FRED :

(revenant à lui). Pardon !

JACQUELINE :

Vous avez souffert, vous souffrez ?

FRED :

(vague). Peut-être…

JACQUELINE :

Vous avez beaucoup voyagé, c’était sans doute pour oublier ?

FRED :

Je vois que vous êtes au courant… On a dû vous dire… Oui, j’ai aimé autrefois, oh ! il y a déjà très longtemps, une jolie fille qui me fit bien souffrir… et elle fut à