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ami, (transfiguré) Ah ! c’est vous, Jacqueline…

ANDRÉ :

(surpris) Jacqueline ?

FRED :

(continuant sa conversation sans penser à ses malheurs). Comment, si je reconnais votre voix, mais oui, je crois bien, c’est le gazouillement d’un exquis petit oiseau…et j’ai le cœur tout charmé… si je suis heureux… (un instant, triste) comment pouvez-vous me le demander, puisque je vous parle… ah ! vous êtes au Ritz, à deux pas d’ici… tiens, tiens, vous avez quelque chose à me demander… Bon… pourquoi ne venez-vous pas le dire… ici ? vous ne sauriez croire quel plaisir vous me feriez… (triste) aujourd’hui surtout… Vous dites que ce n’est pas convenable… voyons, Jacqueline, votre oncle André, mon vieil ami, est ici avec moi. Je vous assure, c’est très convenable, (à André) n’est-ce pas, André ?

ANDRÉ :

Oh ! tu sais, moi…

FRED :

(continuant sans attendre la réponse). Il dit que vous pouvez venir… vous venez à l’instant. Oh ! merci de tout mon cœur, vous me causez une grande joie… je vous attends… c’est cela… à tout à l’heure. (à André), (joyeux). Elle va venir, je vais la voir, lui parler une dernière fois…

ANDRÉ :

C’est le rêve qui vient chez toi, mon cher, je lui cède la place… il me semble que cette visite va tout changer… C’est du reste