pas bien, dès qu’on veut être mieux.
Mécontent de son sort, sur les autres fortunes
Un homme promenoit ses desirs et ses yeux ;
Et de cent plaintes importunes
Tous les jours fatiguoit les dieux.
Par un beau jour Jupiter le transporte
Dans les célestes magazins,
Où dans autant de sacs scellés par les destins,
Sont par ordre rangés, tous les états que porte
La condition des humains.
Tien, lui dit Jupiter, ton sort est dans tes mains.
Contentons un mortel une fois en la vie ;
Tu n’en es pas trop digne, et ton murmure impie
Méritoit mon courroux plutôt que mes bienfaits ;
Je n’y veux pas ici regarder de si près.
Voilà toutes les destinées ;
Pese et choisi ; mais pour regler ton choix,
Sache que les plus fortunées
Pesent le moins : les maux seuls font le poids.
Grace au seigneur Jupin ; puisque je suis à même
Dit notre homme, soyons heureux.
Il prend le premier sac, le sac du rang suprême,
Cachant les soins cruels sous un éclat pompeux.
Oh, oh ! Dit-il, bien vigoureux
Qui peut porter si lourde masse !
Ce n’est mon fait. Il en pese un second,
Le sac des grands, des gens en place ;
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