leur gloire et leur abaissement.
Affranchis par leur dieu d'un cruel esclavage,
Les flots obéissants leur ouvrent un passage : [345]
La nature pour eux ne connaît plus ses lois :
Le soleil arrêté se prête à leurs exploits :
À leur approche seule, au son de leurs trompettes
Les murs sont renversés, les troupes sont défaites :
Les plus profondes eaux ne les arrêtent pas ; [350]
Et le foudre vengeur marche devant leurs pas :
Tous leurs jours sont marqués de conquêtes nouvelles.
Leur dieu les guide ainsi tant qu'ils lui sont fidèles.
Violent-ils ses lois ? Captifs infortunés,
Au joug des nations ils sont abandonnés ; [355]
Sous la main de leur dieu ces coupables gémissent ;
Leur oracle se tait ; les prodiges finissent ;
Mais c'en est un encor que leur abaissement.
Ce n'est point un revers, ce n'est qu'un châtiment.
Leur dieu qui l'a prédit, accomplit sa menace. [360]
La victoire revient dès qu'il leur a fait grâce.
Qu'entends-je ! Êtes vous née au milieu d'Israël ?
Voilà, voilà le dieu qu'adore Misaël.
J'adore encor les miens. Tant de faits admirables
Peut-être ne sont-ils que de brillantes fables : [365]
Mais fable ou non, Céphise, ils offrent à nos yeux
Un dieu plus vénérable et plus saint que nos dieux.
J'encense leurs autels ; content de cet hommage
Leur commode pouvoir n'en veut pas davantage ;