Scène VIII
Oui, trop coupable fils, [765]
De ta rébellion tu recevras le prix.
Rien ne peut te sauver... mais je vois le perfide.
Eh bien ! Ton bras est-il tout prêt au parricide ?
Traître, rend ton épée, ou m'en perce le sein.
Choisi.
Ce mot, Seigneur, l'arrache de ma main. [770]
En vous la remettant ma perte est infaillible ;
Je ne connais que trop votre coeur inflexible ;
Mais je ne puis, malgré le péril que je cours,
Balancer un moment mon devoir et mes jours.
Disposez-en, Seigneur : mais que votre vengeance [775]
Sache au moins discerner le crime et l'innocence.
C'est pour sauver Inès que je m'étais armé ;
J'en ai cru sans égard mon amour alarmé ;
Et je la dérobais au sort qui la menace,
Si sa vertu se fût prêtée à mon audace. [780]
Je n'ai pu la fléchir ; et bravant mon effroi,
Elle veut en ces lieux vous répondre de moi.
Reconnaissez du moins ce courage héroïque.
Délivrez-la, Seigneur, d'une main tyrannique
Qui pourrait...
{{Personnage|Alph