Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 4.djvu/364

Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène VIII

Alphonse, Constance, Dom Pedre, Inès, la Reine.
Alphonse, sans voir Dom Pedre.

Oui, trop coupable fils, [765]

De ta rébellion tu recevras le prix.

Rien ne peut te sauver... mais je vois le perfide.

Eh bien ! Ton bras est-il tout prêt au parricide ?

Traître, rend ton épée, ou m'en perce le sein.

Choisi.

Dom Pedre

Ce mot, Seigneur, l'arrache de ma main. [770]

En vous la remettant ma perte est infaillible ;

Je ne connais que trop votre coeur inflexible ;

Mais je ne puis, malgré le péril que je cours,

Balancer un moment mon devoir et mes jours.

Disposez-en, Seigneur : mais que votre vengeance [775]

Sache au moins discerner le crime et l'innocence.

C'est pour sauver Inès que je m'étais armé ;

J'en ai cru sans égard mon amour alarmé ;

Et je la dérobais au sort qui la menace,

Si sa vertu se fût prêtée à mon audace. [780]

Je n'ai pu la fléchir ; et bravant mon effroi,

Elle veut en ces lieux vous répondre de moi.

Reconnaissez du moins ce courage héroïque.

Délivrez-la, Seigneur, d'une main tyrannique

Qui pourrait...

{{Personnage|Alph