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Et rapporte à vos pieds leurs dépouilles captives.

Avec vos intérêts les nôtres sont liés :

La victoire est commune entre des alliés ; [30]

Et toute la Castille, au bruit de vos conquêtes,

Triomphante elle-même, a partagé vos fêtes.

Alphonse

Votre roi m'est uni du plus étroit lien :

Sa mère de son trône a passé sur le mien ;

Et le même traité qui me donna sa mère, [35]

Veut encor qu'en mon fils l'hymen lui donne un frère.

Cet hymen que hâtaient mes voeux les plus constants,

Par l'horreur des combats, retardé trop longtemps,

Rassemblant aujourd'hui l'allégresse et la gloire,

Va s'achever enfin au sein de la victoire : [40]

Heureux, que Ferdinand applaudisse au vainqueur,

Que lui même a choisi pour l'époux de sa soeur !

Nous n'allons plus former qu'une seule famille.

Allez ; de mes desseins instruisez la Castille,

Faites savoir au roi cet hymen triomphant [45]

Dont je vais couronner les exploits de l'infant.


Scène III

Alphonse, la Reine, Inès.
Alphonse

Oui, Madame, Constance avec vous amenée,

Va voir par cet hymen fixer sa destinée.

Peut-être que le jour qui m'unit avec vous,

Aurait dû de mon fils faire aussi son époux : [50]

Mais je ne pus alors lui refuser la grâce