Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 4.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène II

Alphonse, la Reine, Inès, Rodrigue, Henrique et plusieurs courtisans, l'ambassadeur de Castille et sa suite.
L'Ambassadeur

La gloire dont l'infant couvre votre famille,

Autant qu'au Portugal, est chère à la Castille,

Seigneur ; et Ferdinand par ses ambassadeurs

S'applaudit avec vous de vos nouveaux honneurs. [10]

Goûtez, Seigneur, goûtez cette gloire suprême,

Qui dans un successeur vous reproduit vous même.

Qu'il est doux aux grands rois, après de longs travaux,

De se voir égaler par de si chers rivaux !

De pouvoir, le front ceint de couronnes brillantes, [15]

En confier l'honneur à des mains si vaillantes ;

De voir croître leur nom toujours plus redouté ;

Sûrs de vaincre longtemps par leur postérité.

Dom Pedre sur vos pas, au sortir de l'enfance,

Vous vit des Africains terrasser l'insolence ; [20]

Cent fois, brisant leurs forts, perçant leurs bataillons,

De ce sang téméraire inonder vos sillons :

Vous traciez la carrière où son courage vole ;

Et vos nombreux exploits ont été son école,

Dès que vous remettez votre foudre en ses mains, [25]

Il frappe ; et de nouveau tombent les Africains :

Il moissonne en courant ces troupes fugitives,