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L'éternel à son tour va prendre sa vengeance.

Notre opprobre finit, et ta honte commence.

Dieu déploie à mes yeux l'avenir qui t'attend. [1410]

Je vois du peuple élu le triomphe éclatant ;

À leur tête je vois de nouveaux macchabées,

Le renaissant appui de nos villes tombées,

Marchant à la victoire, et prêts d'exécuter

Les exploits que mes fils viennent de mériter. [1415]

Les puissances du ciel à leurs côtés combattent ;

Sous le glaive divin tes légions s'abattent ;

Tout est frappé ; tout meurt ; et le juif glorieux

Dans les murs de Sion rentre victorieux.

Par ta confusion ta rage ranimée [1420]

Menace le seigneur d'une plus forte armée ;

Tu viens : mais il t'arrête ; et ses coups plus certains

Te renversent toi-même avec tous tes desseins.

Ton corps n'est bien-tôt plus qu'une honteuse plaie ;

Tes amis, tes flatteurs, tout fuit, et tout s'effraye. [1425]

Un dieu juste condamne, en terminant ton sort,

Le coeur le plus superbe à la plus vile mort.

Alors reconnaissant que tu devais le craindre,

Tu cesses de braver ; tu ne sais que te plaindre ;

Tu lui demandes grâce ; et prêt à l'adorer, [1430]

Tu ne veux plus de jours que pour tout réparer :

Mais ton faux repentir à ses yeux est un crime,

Il ne t'écoute plus et tu meurs sa victime.

Implacable tyran, voilà ton avenir.

Ma voix te le révèle ; et tu peux m'en punir : [1435]

Mais, si de ton courroux je ne deviens la proie,

Je mourrai, malgré toi, de l'excès de ma joie.

Antiochus

Ô ciel ! Qu'ai-je entendu ! Quel effroi m'a troublé !

Je doute si c'est elle, ou Dieu qui m'a parlé.