Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 4.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène II

Antiochus, Antigone, Salmonée.
Salmonée

Qu'ai-je à pleurer, seigneur ? Qu'a-t-on fait de mon fils ? [690]

D'un bruit qui se répand tous mes sens sont saisis :

On ose m'assurer que sa vertu chancèle,

Et que vous espérez d'en faire un infidèle.

Ah ! Permettez du moins que je puisse le voir.

Antiochus

Pour lui défendre encor de suivre son devoir ? [695]

Non, madame, souffrez plutôt qu'il vous apprenne

À vous rendre vous-même à ma loi souveraine,

Trop heureux, si pour prix de mes voeux satisfaits,

Je vous pouvais tous deux combler de mes bienfaits.

Salmonée

Laissez-moi voir mon fils, Seigneur, pour toute grâce, [700]

Laissez-là vos bienfaits, reprenez la menace.

Vous me glacez d'effroi par un accueil si doux.

Sommes-nous devenus moins dignes de courroux,

Et mon fils chancelant, prêt à vous satisfaire,

A-t-il donc attiré cette injure à sa mère ! [705]

Non je ne croirai point qu'on puisse le forcer...

Antiochus

J'espère avoir bientôt à le récompenser.

Jusques-là je le laisse au pouvoir d'Antigone.

Obéissez vous-même aux ordres qu'elle donne,