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Souffrez, seigneur...
Il veut périr, madame.
Et que me reste-t-il à tenter sur son âme !
C'est vous qui pour ses jours m'avez intéressé ;
C'est à vous de fléchir ce courage insensé. [515]
Je sens encor, malgré l'excès de son audace,
Qu'un reste de pitié cherche à lui faire grâce.
Parlez : de vos conseils la douce autorité
Peut-être en sa faveur domptera sa fierté ;
De lui-même obtenez qu'il ait soin de sa vie ; [520]
Ou ne vous plaignez plus qu'elle lui soit ravie.
Scène III
Je ne m'en défends point ; vous l'apprenez du roi,
Misaël : vos malheurs n'ont bien touché que moi :
Mais cette vie, hélas ! Que je veux rendre heureuse,
L'intérêt que j'y prends, vous la rend-il affreuse ? [525]
Et quand j'ose partout vous chercher du secours,
Démentirez-vous seul ma pitié pour vos jours ?
Se peut-il que pour vous Antigone sensible
Fléchisse les tyrans et vous trouve inflexible !
Faudra-t-il... mais, ô ciel ! Quel mépris odieux ! [530]
Vous ne m'écoutez pas, vous évitez mes yeux !
Oui, j'évite vos yeux, et je dois m'y contraindre ;