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Souffrez, seigneur...

Antiochus

Il veut périr, madame.

Et que me reste-t-il à tenter sur son âme !

C'est vous qui pour ses jours m'avez intéressé ;

C'est à vous de fléchir ce courage insensé. [515]

Je sens encor, malgré l'excès de son audace,

Qu'un reste de pitié cherche à lui faire grâce.

Parlez : de vos conseils la douce autorité

Peut-être en sa faveur domptera sa fierté ;

De lui-même obtenez qu'il ait soin de sa vie ; [520]

Ou ne vous plaignez plus qu'elle lui soit ravie.


Scène III

Antigone, Misaël, Céphise.
Antigone

Je ne m'en défends point ; vous l'apprenez du roi,

Misaël : vos malheurs n'ont bien touché que moi :

Mais cette vie, hélas ! Que je veux rendre heureuse,

L'intérêt que j'y prends, vous la rend-il affreuse ? [525]

Et quand j'ose partout vous chercher du secours,

Démentirez-vous seul ma pitié pour vos jours ?

Se peut-il que pour vous Antigone sensible

Fléchisse les tyrans et vous trouve inflexible !

Faudra-t-il... mais, ô ciel ! Quel mépris odieux ! [530]

Vous ne m'écoutez pas, vous évitez mes yeux !

Misaël

Oui, j'évite vos yeux, et je dois m'y contraindre ;