Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Entonner d’vn mettre la ville
D’Athene, & le fertil rameau
D’vn Olivier, plaisant & beau,
L’honneur de sa tresse gentille.

Les autres redoutans le nom
Et la puissance de Iunon,
Du Ciel, de la terre emperiere,
S’inuitent de Micene au clos
Ou bien prés la cité d"Argos,
Pour franchir leur cource premiere.

Le Sparte bien que patiant,
Ny Larisse ne me meut tant,
Que fait le bruit qui se reueille
Sur la perruque aux nœuds retords,
Comme vn Zephire enfle les bords
D’vne eau, qui pipe mon oreille.

Ou d’Anion le prompt ruisseau
En l’air haussé, qui d’vn coupeau
Esclatant, fait naistre sa cource,
Ou que mes sens sont assaillis
Des plaisirs d’vn herbu taillis
Boyuant quelque argentine source.

Comme quand Éole repaist
Du frein, les vents, & l’air se taist,
Clair void-on du Ciel le visage.
Il faut ainsi d’vn cœur ioyeux
Apres vn Nectar gracieux
Sur tes maux gaigner l’aduantage.