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À NUMAT PLANQVE


ODE VII.



QVi voudra, suiuant la fureur,
Dont Apollô, enfle son cœur,
Lou’ra la Cité Rhodienne,
Et son bruit semé sur les bords
Plus lointains, par diuers accords,
Ou bien la ville Lesbienne.

Ou d’Éphese les sacrez lieux,
Où Diane amusa ses yeux,
Acceptant les riches ofrandes,
Que la main des superbes Roys
Luy ont offert par tant de fois,
Tesmoings de leurs hautesses grãdes.

Ou bien de Corinthe les murs,
Seul rampart des assaux futurs,
Que de deux eaux le gouffre embrasse
Qu’il sacre à l’immortalité
Thebes où la diuinité
De Baccus, qui là print sa place.

Qu’il seme l’honneur de Delphos,
Du beau fils consacré au los
Du Dieu lupin & de Latone,
Qu’il publie le beau valon
Phocidien, où Apolon
Les Oracles du Ciel entonne.

Qu’il louë le bocage verd
Tempe Thessalien, couuert
De cent & cent couleurs difformes,
La ieunesse des arbrisseaux,
Qui s’enyurent sur les ruisseaux
Pour s’esgaller au sein des ormes.

Plusieurs ne cerchent autre cas
Que de la deesse Pallas