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Ha ! chetif, si la fiere mort
Te faisant sentir son effort
Te prend la moitié de ma vie
En ce monde sans amytié
Pourroy-ie en moy viure à moitié ?
Prens donc ô mort l’autre partie.

Les Dieux ï’ay-iuré, que le iour
Qui te rauira, sans seiour,
Ie fouleray la mesme trace,
Nous irons courans après toy
Commc vn gendarme suit son Roy
Au Ciel eslire nostre place.

Les regards, du Ciel inhumains,
Ny Gyas, le monstre aux cent mains,
Ne tarderont mon entreprinse.
Les Parques les veulent ainsi,
Et la iustice encor’, qu’icy
Au monde si puissante on prise.

Soit que les signes à nos iours
Qui maitrisant, guident leurs cours
Au mouuement de leur ceinture :
Nous monstrẽt leurs diuers regards,
Ils s’escrient de toute pars
Ces deux ont mesme sepulture.