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Laisse arriere vn trop grand émoy,
Tu as assez de bien pour toy :
Nature de peu se contente.

La ieunesse prompte s’enfuit
Cõme vn flambeau, qui dans la nuict,
Inconstant erre sur son pole :
Chassant le sommeil amoureux,
La vieillesse, aux grisons cheueux,
De la mort nous peint vne Idole.

La printaniere nouueauté,
Ou de la Lune la beauté,
Comme nous se mue & se change.
Ce cours au monde est eternel,
L’esprit donc pourquoy n’as tu tel,
Qu’il ne se lime & ne se mange ?

Dessouz l’ombrage de ce pin,
Que n’allons nous cueillir la fin,
Du mal aussi tost qu’il nous fache ?
Ou dans l’onde d’vn vin friant,
Qui au cristal nous va riant,
Lauer nostre grise moustache ?

Au soucy qui perçant nos os,
Vient assaillir nostre repos,
Euius seul donne la chasse.
Quel Dameret au bord d’vne eau,