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Le beau vol de tes premiers ans
Ores s’en va viser aux champs,
Le vert herbage qui fleuronne,
Ou ores s’en va écoutant,
Le bruid d’vn ruisseau s’éclatant
Le long des prés qu’il enuironne.

Respousse ce folastre amour,
Puis qu’encor’n’arriue le iour,
Qu’vn auorté raisin doit rendre
Sa liqueur, l’automne viendra,
De son fueillage qui peindra,
Vn beau pourpre à lescorce tendre,

Elle vient apres toy tousiours,
Comme l’âge sine son cours,
Pour faire raieunir ton ame :
De l’Alagen tu es chery,
Elle te veut pour son mary,
Sentant de toy l’ardante flamme.

Plus belle qu’au maintien fuyart
Pholoé, ou qu’à l’œil mignard
Chloris, en cheuelure blonde,
Plus blanche que l’astre qui luit,
Dans le crespe noir de la nuict,
Esclairant & la terre & l’onde.

Surmontant encor la fierté
De cil que Gnide a enfanté
Le beau Gygez, qui ayant place