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Mais il faut changer le courroux
Tragique en langage plus doux,
Et prendre en main la Republique :
Puis reprenant ton vol premier,
Tu diras le vers coustumier,
Où ta Muse heureuse s’aplique.

Pollio l’honneur de nos cours,
Des accablez le seul recours,
Qui rapelles au cœur leur ame :
L’issuë d’vn combat cruel,
Ton nom rend, au siecle immortel,
Le laurier l’embrissant ta lame.

Ores ta voix d’vn petit bruit,
Gronde le soldat qui reluit,
Souz vn acier à nostre oreille :
L’harnois vn esclair vomissant
Fait pallir, aux yeux se glissant,
Tout le camp de crainte pareille.

Toy parmy ces cruels effortz,
Des capitaines les plus fortz,
Qui ont du chef l’onde fouillee :
Mars à tout reduit souz ses loix,
Heureux Caton, puis qu’aucun bois
Sa poincte en ton sang n’a mouillee.