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XXII

À ARISTIUS FUSCUS



Fuscus, l’homme intègre et pur de tout crime
Peut bien se passer d’un arc vigilant,
Des lourds javelots, des traits qu’envenime
        Le Maure turbulent ;

Dût-il parcourir les Syrtes houleuses,
Ou le Caucasus inhospitalier,
Ou ces régions presque fabuleuses
        Qu’Hydaspe va mouiller.

Naguère, en effet, célébrant les charmes
De ma Lalagé, par les bois sabins,
J’ai fait fuir un loup, moi, rêveur sans armes,
        Perdu hors des confins.

Quel monstre ! jamais la Pouille aguerrie
N’en vit de pareil fouler ses sillons ;
Jamais de Juba l’aride patrie,
        Nourrice des lions.