Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

XVII

À TYNDARIS



Souvent du Lycée au charmant Lucrétile,
Léger, descend Faune, et, toujours gracieux,
      Il épargne à mon troupeau mobile
   Les jours brûlants, les souffles pluvieux.
De l’impur mari chaque libre compagne,
En broutant le thym, le rampant arbousier,
      Sans péril peut courir la montagne :
   Aucun aspic ne l’y vient effrayer,
Nul loup martial des sommets d’Hédilie,
Dès que, Tyndaris, son pipeau fortuné
      Fait vibrer et la roche polie
   Et les vallons de l’Ustique incliné.
J’ai l’appui des dieux ; les dieux aiment ma muse
Et ma piété. Viens ! l’Abondance alors
      Épandra de sa corne profuse
   Dans tes deux mains ses rustiques trésors.
Viens ! des chaleurs d’août une vallée opaque
Doit te garantir : sur le luth de Téos
      Tu diras d’Éa comme d’Ithaque
   L’amour croisé pour un même héros.