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Hardi guerrier, je ne saurais vous taire,
Liber ; ni vous, la Vierge bataillant
Dans les forêts ; ni vous, Phébus brillant.
          Terrible sagittaire.

Nommons Alcide, et les nobles Gémeaux,
Tous deux si forts, l’un au combat du ceste,
L’autre à cheval : dès que leur œil céleste
          S’ouvre pour les vaisseaux,

L’onde écumante au pied du roc s’écoule ;
Le vent s’abat ; tout nuage est chassé ;
Et le flot rude, à leur guise affaissé,
          Laisse à peine une houle.

Faut-il citer Romulus après eux ?
Le bon Numa ? l’appareil magnifique
Du vieux Tarquin, ou de Caton d’Utique
          Le trépas généreux ?

J’exalterai Régule, avec délice ;
Les deux Scaurus ; Paul, magnanime cœur
Offrant sa vie au Punique vainqueur ;
          Puis l’honnête Fabrice :

Ainsi que lui, c’est par la pauvreté
Que se forma sous le chaume avitique,
Le fier Camille, et Cure au poil rustique,
          Au glaive respecté.