Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée


Mais quoi ! Priam, chargé d’un lourd trésor,
Loin d’Ilion bravant les fiers Atrides,
Des Grecs, par toi, sut tromper pour Hector
Les feux, les camps perfides.

Tu cours porter vers les riants États
L’âme pieuse, et ta verge d’or pousse
Le troupeau sombre : aux dieux d’en haut, d’en bas,
Ton entremise est douce.

XI

À LEUCONOÉ


Tremble, Leuconoé, de chercher à connaître
L’heure de notre mort ; fuis les calculs pervers
De Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre
Que Jovis te concède encor d’autres hivers,
Qu’il les borne au présent, dont mugit l’onde étrusque,
Sois sage, emplis ta cave, et d’un si court chemin
Ôte le long espoir. Je parle, et le temps brusque
S’enfuit. Cueille le jour, sans croire au lendemain.