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toujours traité par le vers de six syllabes, même lorsque les vers précédents sont coupés par le milieu. Dans ce dernier cas, on pourrait comparer le mouvement des décasyllabes au balancement d’une nacelle que relancerait, à intervalles égaux, le coup de rame du demi-alexandrin. (Voir, pour l’exemple, l’ode à Fuscus, p. 30.)

  Ronsard et d’autres poètes ont essayé de bâtir une 

strophe saphique avec trois vers de onze syllabes et un vers de cinq. Mais leur tentative n’était pas à imiter : en effet, le pentasyllabe tombe à faux après les six syllabes pleines du vers hendécasyllabique.


ODE III

(Type des Odes 13, 19 et 36 du Livre I ; des Odes 9, 15, 19, 24, 25 et 28 du Livre III ; enfin des Odes 1 e« 3 du Livre IV.)

       Sic te, diva potens Cypri, 
     Sic fratres Helenæ, lucida sidera...

Alternance du vers glyconique et du petit asclépiade. Rythme français : l’octosyllabe et le décasyllabe régulier, alternativement.

L’Ode 36 du Ier Livre, vraie chanson de table, roule joyeusement sur deux rimes différentes, l’une pour les vers masculins, l’autre pour les vers féminins. C’est ce qu’on appelle un monorime imparfait. Par contre, l’Ode 25 du Livre III a été conçue en vers blancs. Le désordre lyrique qui règne dans ce morceau justifiera une telle exception. Du reste, il y a là une succession calculée de terminaisons masculines et féminines : ces dernières donnent à la pièce tout l’air désirable. On suffoque, quand les vers blancs sont uniformément masculins.