Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’humide époux, sa gauche étant franchie,
Mit la ville en danger.
 
Diminués par nos œuvres perverses,
Nos jeunes gens, d’affreux débats instruits,
Sauront qu’un fer aiguisé pour les Perses
Nous seuls nous a détruits.
 
Quel dieu du sort de l’empire en ruine
Chargerons-nous ? Vestales, par quels soins
Fléchira-t-on la patronne divine
Dont l’oreille entend moins ?
 
À qui le ciel confiera-t-il le rôle
D’expiateur ? Ah ! du sacré vallon,
D’un pan d’azur couvrant ta blanche épaule,
Viens, augure Apollon !
 
Ou viens toi-même, Érycine charmante
Que Cupidon entoure avec les Jeux ;
Ou toi, Mavors, si ta race inaimante
Trouve grâce à tes yeux,
 
Si désormais son trop long deuil te touche,
Dieu qui te plais au fracas du buccin,
Aux feux du casque, à l’escrime farouche
Du Marse fantassin ;
 
Ou bien encor toi, de Maïa la belle
Le fils ailé, si, d’un jeune vainqueur