Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/211

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C'était la nuit, Phébé dans le clair firmament
Brillait parmi de moindres sphères,
Quand toi, près d'offenser les dieux, témoins sévères,
Tu répétais ce mien serment,
Tes bras mieux enlacés à ma taille fébrile
Qu'un lierre au tronc d'un svelte ormeau:
« Tant qu'Orion, l'hiver, sera rude au vaisseau,
A tout bercail le loup hostile,
Tant que Phébus au vent livrera ses cheveux,
Notre flamme vivra sincère. »
Que tu vas regretter mon courage, ô Néère,
Car si Flaccus est vigoureux,
Il ne souffrira point qu'un autre use ta couche
Et courra se pourvoir ailleurs.
Ne crois pas que je cède à tes charmes trompeurs,
Quelque peine enfin qui te touche.
Et toi, qui que tu sois, émule préféré
Qui marche fier de sa déveine,
Tu peux avoir troupeaux et maint vaste domaine ;
Par le Pactole être doré