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II

À CÉSAR OCTAVE



Assez de neige et de funestes grêles !
Zeus trop longtemps, de son ardente main
Fulgurisant nos saintes citadelles,
Fit craindre au sol romain,

Fit craindre au monde un retour des époques
De vaste horreur où Pyrrha gémissait,
Lorsque Protée, avec l’ost de ses phoques,
Jusqu’aux grands monts passait ;

Quand les poissons s’arrêtaient sur les ormes,
De la colombe asiles regrettés,
Et que les daims, parmi les flots énormes.
Nageaient épouvantés.

Nous l’avons vu ! des étrusques rivages
Le Tibre jaune en fureur s’écarta
Pour renverser les numéens ouvrages,
Le temple de Vesta :

Oui, trop sensible à la douleur d’Ilie,
Malgré Jovis jaloux de la venger,