Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/186

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et, de sanglantes mares
   Couvrant le sol, sans perte était vainqueur,

Grâce à ton génie, à tes fières cohortes,
À tes dieux puissants. Au jour même où le seuil
      Du palais d’Alexandrie en deuil
   S’ouvrit pour toi, comme toutes les portes,

La Fortune encor, fidèle après quinze ans,
À ton étendard concède la victoire,
      Et, docile à tes souhaits de gloire,
   Fait applaudir tant d’actes imposants.

Désormais Cantabre, autrefois indomptable,
Scythe vagabond, Mède avec Indien,
      Chacun t’aime, ô visible gardien
   De l’Italie et de Rome si stable.

À toi sont soumis le Nil mystérieux,
Le Danube immense et le Tigre célère,
      Puis là-bas, vers le Picte insulaire,
   L’Océan, plein de monstres furieux.

A toi les respects du Gaulois impavide,
De l’Ibère inculte, autre esclave empressé,
      Le Sicambre, au carnage dressé,
   À tes genoux pose son carquois vide.