Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée

Une fois leur base éliminée,
   Le meilleur fond aisément se flétrit.

Que ne dois-tu pas aux Nérons, chère Rome ?
Témoin le Métaure, Asdrubal dérouté,
      Et ce jour, d’un radieux symptôme,
   Du sol latin chassant l’obscurité ;

Première faveur de Mars à l’Italie,
Depuis qu’en nos champs galopait l’Africain,
      Comme aux bois un rapide incendie,
   Comme sur mer des tempêtes sans frein.

La romaine gent de victoire en victoire
Marcha désormais ; ses temples, dévastés
      Par les chocs de sa rivale noire,
   Virent leurs dieux rétablis et fêtés.

« Ô cerfs, que des loups l’ongle barbare opprime,
Dit finalement le perfide Annibal,
      Nous bravons ceux qu’un triomphe opime
   Serait de fuir jusqu’au rempart natal.

« D’Ilion brûlé cette race bannie,
Longtemps le jouet des flots tyrrhéniens,
      Débarqua dans toute l’Ausonie
   Ses déités, ses fils et ses doyens.

« C’est le chêne altier qu’aux forêts de l’Algide
De ses longs rameaux le fer va dépouillant :
      Il