Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée


Jadis muet, ingrat, mais en ce jour
L’ami des dieux, de toute riche table,
Dites des chants qui forcent à l’amour
          Lydé, mon intraitable.

Comme en un pré cavale de trois ans
Bondit fougueuse et craint qu’on ne la touche,
Vierge, Lydé pour ses chauds courtisans
          Se montre encor farouche.

Tu peux mener les tigres sur tes pas
Et les forêts, figer l’onde célère :
A tes doux sons, du royaume d’en bas
          Le noir portier, Cerbère,

Céda tout humble, en son front furial
Quoiqu’il agite une centaine d’angues,
Et crache au loin bave et souffle infernal
          De sa gueule à trois langues.

Que dis-je ? on vit Tityus, Ixion
Sourire enfin ; on vit des Danaïdes,
Quelques instants, dans la séduction,
          Les urnes rester vides.

Conte à Lydé le crime, le tourment
Et le tonneau de cette horrible engeance,
Tonneau sans fond d’où l’eau fuit constamment ;
          Peins la sûre vengeance