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      Qui voulait que l’Olympe boisé
   Sous Pélion demeurât écrasé.

Mais que pouvaient donc Mimas, l’âpre Thyphée,
Ou Porphyrion, autre ardent coryphée ?
      Que pouvaient les chênes abattus
   Par Encelade, et les chocs de Réthus,

Contre le rempart de la sonore égide
De Pallas ? Près d’elle, assistance intrépide,
      Sont Vulcain, la matrone Junon
   Et ce porteur d’un arc de grand renom,

Qui dans le cristal des eaux de Castalie
Trempe ses cheveux, qui va de la Lycie
      Duméteuse au maternel vallon :
   Pataréus, Délius Apollon.

La force sans frein par son poids roule à terre ;
Les dieux l’accroîtront, pourvu qu’on la modère.
      Mais aussi ces mêmes justes dieux
   En châtieront tout usage odieux.

J’en prends à témoin Gyas, le centimane,
Et le tentateur de la chaste Diane,
      Orion, la fable des forêts
   Que cette vierge accabla de ses traits.

Tellus, avec peine étouffant sa lignée,
Pleure ces géants qu’une foudre indignée