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      Éviter un arbre menaçant,
   Fuir Palinure en naufrages puissant.

Guidez-moi toujours, et ma voile aguerrie
Ira du Bosphore affronter la furie,
      Et mon pied, sans se butter à rien,
   Traversera le sable assyrien.

Intact, je verrai le Breton si féroce
Envers l’étranger, puis le Concane atroce
      Qui s’enivre au sang des étalons,
   Le fleuve scythe et les archers gélons.

Quand le grand César ramène en nos murailles
Ses guerriers lassés de lointaines batailles,
      Qu’à son tour il aspire au repos,
   Vous, les neuf Sœurs, vous charmez ce héros.

Vous lui prodiguez des conseils de clémence,
Doux à votre cœur. – On sait la chute immense
      Des Titans, monstrueux révoltés,
   Aux foudroiements, mille fois répétés,

De celui qui, seul, régit, maître équitable,
La terre immobile et l’océan instable,
      Nos cités, l’enfer silencieux,
   La tourbe humaine et les hôtes des cieux.

Jupiter fut pris d’une terreur profonde
Devant cette horde, aveugle autant qu’immonde,