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      Le nectar ; qu’il assiste à demeure
   Aux grands conseils de la Divinité.

« Pourvu que toujours entre Ilion et Rome
Gronde un océan, au bonheur des proscrits
      J’aiderai, n’importe en quel royaume.
   Sur les tombeaux de Priam, de Pâris ;

« Pourvu que la chèvre aille bondir, l’hyène
En paix mettre bas, du Capitole entier
      Je prétends que l’éclat se soutienne,
   Et que son joug s’impose au Mède altier.

« Oui, que Rome épande un renom horrifique
Dans tout l’univers, du célèbre détroit
      Séparant l’Europe de l’Afrique
   Aux bords féconds où chaque an le Nil croît :

« Plus grande, en fuyant l’or que Tellus recèle
Et qui de son sein n’eût jamais dû sortir,
      Qu’en osant, d’une main criminelle,
   Pour son bien-être aux temples la ravir.

« Du nord au midi, du couchant à l’aurore,
Que, victorieux, flottent ses étendards
      Aux déserts que le soleil dévore
   Comme aux pays du givre et des brouillards.

« Mais je ne promets aux Romains intrépides
De si beaux destins, que s’ils ne veulent pas,