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PRÉFACE


La vie d’Horace est connue et nous n’en prendrons que les particularités qui expliquent sa poésie. Élevé, quoique fils d’affranchi, avec autant de dépense et de soin que les enfants des chevaliers ou des sénateurs, il étudiait la philosophie à Athènes, lorsque Brutus y vint exciter la jeunesse romaine à combattre pour la République. Horace avait alors vingt-deux ans. Il s’enrôla fut nommé tribun militaire et prit part à la bataille de Philippes et à la déroute qui la suivit. Inscrit sans doute sur la liste des proscriptions, puis amnistié, ses biens n’en furent pas moins perdus. Il dut vivre quelques années d’un emploi de scribe dans les bureaux des questeurs. C’est là, paraît-il, qu’il aurait commencé à écrire des vers, les épodes, les satires, qui le tirèrent à la fois de la misère et de l’obscurité.


..... inopemque paterni
Et laris et fundi, paupertas impulit audax
Ut versus facerem.


Ce qui ne veut pas dire qu’il se mit aux gages d’un libraire. Ces premiers essais n’avaient d’autre but que de le faire connaître, et, par là, de changer sa fortune. Ils lui valurent d’abord l’estime affectueuse d’Asinius Pollion, ainsi que de Varius et de Virgile. Ces deux célèbres poètes, déjà liés avec Mécène, présentèrent leur nouveau confrère au ministre protecteur des arts, qui