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livre ii, satire i.

clairement que sur un tableau votif. Je fais comme lui, moi qui ne sais si je suis Lucanien ou Appulien, car le colon Vénusinien laboure sur les deux confins, ayant été envoyé là, selon une ancienne tradition, quand les Sabins eurent été chassés, afin que l’ennemi n’envahît pas le sol Romain resté ouvert, dans le cas où la nation Lucanienne, ou Appulienne, y eût porté violemment la guerre. Mais ce stylus n’attaquera jamais volontairement âme qui vive ; il me défendra comme une épée dans la gaîne, et que je ne tirerais que pour me garder contre les brigands. Ô père et roi Jupiter, que cette épée périsse rongée par la rouille, et que nul ne rompe la paix que je désire ! Mais je crie à qui me provoque qu’il vaut bien mieux n’en rien faire, car il pleurera et sera glorieusement célébré dans toute la Ville. Cervius irrité menace des lois et de l’urne ; Canidia menace ceux qu’elle hait des poisons d’Albutius ; Turius annonce de grands mal-