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satires.

voleurs, et aussi ce pal rouge et malhonnête. Le roseau planté sur ma tête effraye les oiseaux importuns et leur défend de s’arrêter dans ces nouveaux jardins. Ici, l’esclave survivant enfermait dans une bière grossière les cadavres jetés hors des chambres étroites ; c’était la sépulture commune de la malheureuse plèbe, du bouffon Pantolabus et du débauché Nomentanus. Un cippe indiquait que ce terrain avait mille pieds de front et trois cents dans la campagne, et que tout héritier en était dépossédé. Maintenant on peut habiter les Esquilies devenues saines et se promener au soleil dans un champ où l’on voyait naguère de hideux ossements blanchis. Les voleurs et les bêtes accoutumées à hanter ce lieu ne me donnent ni autant de souci, ni autant de travail, que ces femmes qui troublent les esprits des hommes par leurs incantations et leurs poisons. Je ne puis en aucune façon m’en défaire, ni les empêcher, quand la Lune errante