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satires.

gloire militaire, mais non ton amitié, puisque tu es attentif à ne l’accorder qu’à ceux qui en sont dignes et que tu repousses les ambitions vulgaires. Je ne puis me féliciter d’être devenu ton ami par hasard ; en effet, ce n’est point le hasard qui m’a offert à toi. L’excellent Virgilius et après lui Varius t’ont dit ce que j’étais. Je parus devant toi et ne prononçai que quelques mots entrecoupés, la pudeur et le respect m’empêchant d’en dire davantage. Je ne me vantai point d’être né d’un père illustre, ni d’être porté autour de mes domaines sur un cheval de Saturium ; mais ce que j’étais, je le dis. Tu me réponds en peu de mots, selon ta coutume. Je m’en vais, et tu me rappelles après neuf mois et tu veux que je sois au nombre de tes amis. Je tiens pour grand honneur de t’avoir plu, à toi qui discernes l’honnête homme du misérable, non par l’illustration de son père, mais par la pureté de sa vie et de son cœur.

Si ma nature, droite d’ailleurs, n’est entachée que